Les-politiques-nouvelle-aristocratie

Les sans-culottes ont fait la révolution en 1789 afin (entre autres) que l'espace politique ne soit plus accaparé par les mêmes personnes pendant plusieurs décennies. Ils voulaient mettre en place une démocratie dans laquelle le peuple prendrait en main son avenir et sa souveraineté à travers un régime " représentatif ". Les gens du peuple étaient sensés être représentés par des gens du peuple, conscients de leurs problèmes quotidiens, et de la difficulté de la vie.

À l'époque, la politique était l'affaire de professionnels qui en avaient fait un métier et qui décidaient pour les autres : aristocratie et roi ; le peuple suivait sans pouvoir donner son avis autrement que par des révoltes populaires qui donnaient la mesure du mécontentement ambiant. Une sorte de sondage sur le tas avant l'heure. D'où la réplique anecdotique de Louis XVI lorsqu'il vit les premiers troubles de 1789 :
- C'est encore une révolte ?
- Non Sire, c'est une révolution.

Les aristocrates (de sang ou de robe) avaient des vêtements, un train de vie, des réseaux de relations, des privilèges, une façon de parler et de vivre qui les distinguaient du reste de la population.

Il me semble que 200 ans plus tard, rien n'a vraiment changé. Nous sommes dans un régime libertaire, certes, liberté de parler, de manifester, de faire grève, mais pas dans une démocratie. La politique reste accaprée pendant plusieurs décennies par les mêmes personnes qui en font un métier, alors qu'elle sensée être, en démocratie, une charge représentative provisoire occupée par tout un chacun. Toujours les mêmes têtes dans les sphères du pouvoir, avec les nuances de l'alternance. Les " Politiques " s'habillent tous de la même façon, ont un langage, un train de vie, des réseaux de relations différents du " peuple ", du citoyen moyen (cette expression étant devenue, paradoxalement, péjorative... Or je rêve d'un pays où le citoyen moyen est quelqu'un d'éveillé et de responsable).

Les Politiques ne prennent pas le métro, n'achètent pas leur pain, ne vivent pas en blanlieue, ne roulent pas en vélo, ne touchent pas le smic. S'ils le faisaient, les choses changeraient vraiment. Ils vivent dans une sphère différente de la nôtre. Ils font de la politique comme on fait un métier, ils y font " carrière ". La plupart, en entrant dans le monde politique, sont dévorés d'ambition, mais n'ont pas un kopek. Lorsqu'ils finissent leur carrière, ils payent presque tous l'impôt sur la fortune.

Une nouvelle aristocratie ?
Iskandar LE: 07-10-2007 Pour: Aucun parti cité ou associé à cet Article.
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